La Cour de cassation a condamné un agent public à un an d'emprisonnement avec sursis et à 10 000 € d'amende pour prise illégale d'intérêts. Le prévenu, collaborateur de cabinet du maire et rédacteur du cahier des clauses techniques particulières ainsi que d'un rapport d'analyse des offres remis à la CAO, était professionnellement et personnellement lié au gérant de la société. Ils avaient travaillé ensemble, se téléphonaient quotidiennement et étaient "amis" sur Facebook. De plus, l'agent était domicilié à la même adresse que la société ayant remporté le marché. Le prévenu a déclaré s'être exclusivement prononcé sur l'aspect technique des offres. "Les manœuvres reprochées au prévenu ne sont donc pas suffisamment caractérisées" ; la violation de la liberté et de l'égalité d'accès aux marchés publics n'est pas établie ; toutefois, les circonstances de l'affaire "jettent la suspicion sur l'impartialité du choix du candidat" et la situation de conflit d'intérêt est potentielle. La cour d'appel a donc requalifié les faits en prise illégale d'intérêts, au lieu de favoritisme comme le prévoyait l'acte de poursuite. La Cour de Cassation a confirmé cette décision (Cour de cass. 13/01/2016, n° 14-88382).
Jacques KIMPE le 26 mai 2016 - n°360 de La Lettre des Finances Locales