Ce n'est pas en dénigrant les maires que le gouvernement obtiendra leur adhésion au processus de réduction des dépenses publiques Abonnés
Jusqu'à maintenant si les incitations restaient discutables, les fondements des orientations préconisées et des impulsions données étaient parfaitement compréhensibles. Il est évident que les collectivités doivent participer à la réduction des déficits publics. Mais le manque d'imagination du gouvernement et sa méconnaissance globale des rouages de l'administration territoriale sont flagrantes. À cela, vient s'ajouter une ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique aphone et un ministre de l'Intérieur tourné (à juste titre) vers la sécurité, sans que personne ne semble pouvoir le suppléer dans le domaine des collectivités territoriales.
Aujourd'hui, un cap inacceptable est franchi et certains ministres "tirent à boulets rouges" sur les collectivités. Personne n'oserait imaginer que les changements politiques résultant des dernières élections pourraient expliquer cette attitude. Par exemple, le secrétaire d'État en charge du Budget, Christian Eckert, affirme que certaines collectivités locales pratiquent "une politique de gribouille" en matière de fiscalité. Stéphane Le Foll, porte parole du gouvernement, a pour sa part évoqué une " supercherie ". Quant au Premier ministre, il voit "une politique de gribouille, une démagogie, une schizophrénie" lorsque les collectivités imputent à la baisse des dotations de l’État, la responsabilité des hausses d’impôts locaux.
Certes, il est louable, pour reprendre les propos du secrétaire d'État, que le gouvernement souhaite « entraîner le pays dans une réduction de la dépense publique ». De même, il est logique que le gouvernement estime « anormal que les collectivités dont les dépenses ont augmenté beaucoup plus rapidement que celles de l’État ou des autres acteurs publics, ne participent pas à cet effort, alors qu’elles « représentent environ 21% de la dépense publique ». Tout cela est juste, si on démontre que la hausse des dépenses locales est supérieure à l'augmentation du coût de la vie. Alors pourquoi tomber dans le dénigrement politicien ?
M. Eckert s’attend à ce que les collectivités réduisent leurs dépenses « de façon quasi-spontanée » en s'appuyant sur une inflation et un prix de l’énergie plus faibles que par le passé. Quel manque d'expérience de la gestion ! Explique-t'il la possibilité de corriger des trajectoires financières, en temps réel, par le dialogue social ? La France aurait bien changé.
Jacques KIMPE le 30 avril 2015 - n°336 de La Lettre des Finances Locales
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