Les communes devront permettre le paiement en ligne des usagers à brèves échéances Abonnés
Les collectivités territoriales et les établissements publics dont le montant des recettes annuelles, issues des ventes de produits, de marchandises ou de prestations de services, sont supérieures ou égales à 1 million d'euros devront se conformer à l'obligation au plus tard le 1er juillet 2019.
Les entités dont le montant des recettes annuelles de même nature est supérieur ou égal à 50 000 euros disposeront d'un délai supplémentaire d'un an pour appliquer la loi (date limite fixée au 1er juillet 2020).
Enfin, lorsque l'enjeu financier est plus faible, mais atteint ou dépasse 5 000 euros, les organismes locaux devront proposer le nouveau service au plus tard le 1er janvier 2022.
Les montants en question s'apprécient "au 31 décembre de l'avant-dernière année précédant celle au titre de laquelle les personnes sont soumises à l'obligation (…) pour la première fois".
Attention : les collectivités territoriales et les établissements publics locaux dont les recettes annuelles encaissables sont inférieures au seuil rappelé ci-dessus ne sont en réalité pas exonérées de la nouvelle obligation. Elles ne pourront y déroger qu'à la condition de proposer "une autre offre de paiement dématérialisée" répondant aux mêmes conditions que celles étant prévues par le décret. Ce dernier prévoit cependant une exception de taille à l'obligation de mise en place de moyens de paiement en ligne. En effet, tous les paiements "intervenant de manière concomitante au fait générateur" (par exemple au guichet d'une piscine) y échappent.
La mesure "générera à terme des économies pour les collectivités territoriales compte tenu de la réduction des frais de gestion liés aux moyens de paiement traditionnels", a estimé, le 5 juillet dernier, le Conseil national d'évaluation des normes (CNEN), dans une délibération. Émettant (à l'unanimité des membres présents) un avis favorable, il a souhaité que l'utilisation des services de paiement dématérialisés demeure facultative pour les usagers "qui ne détiennent pas nécessairement de compte bancaire" et ne conduise pas à "supprimer, à terme, les autres moyens de paiement, notamment en espèces". Dans son rapport sur le second projet de loi de finances rectificative pour 2017, le rapporteur de la commission des finances du Sénat appelait déjà à préserver les modes de paiement classiques, par courrier ou au guichet. Il rappelait que, l'an dernier, selon Eurostat, 14% des ménages n'avaient pas accès à internet depuis chez eux.
Décret n° 2018-689 du 1er août 2018 relatif à l'obligation pour les administrations de mettre à disposition des usagers un service de paiement en ligne.
Jacques KIMPE le 06 septembre 2018 - n°408 de La Lettre des Finances Locales
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