Taxe d’aménagement : la double peine Abonnés
Les causes de la faible collecte
Si la diminution du nombre d’autorisations d’urbanisme délivrées (baisse de 14 % en 2024, après des reculs de 10,7 % en 2022 et de 20,2 % en 2023) est une des causes principales, combinée à la baisse des surfaces de construction, d’autres facteurs s’ajoutent à ce constat.
Des rapporteurs du Sénat ont ciblé deux autres facteurs majeurs :
1. le transfert de la liquidation de la taxe à la DGFiP fin 2022, qui a entraîné une modification significative du processus et du calendrier de collecte ;
2. le report de l’exigibilité de la taxe à la date de l’achèvement des travaux, couplé à des dysfonctionnements dans la mise en œuvre de la collecte par la DGFiP.
La modification du fait générateur
Rappelons qu’avant la réforme de 2021, qui a modifié le fait générateur de l’exigibilité de la TA, celle-ci était due au maximum vingt-quatre mois après l’obtention de l’autorisation d’urbanisme :
- si la taxe était inférieure à 1 500 euros, elle était exigible en une seule fois (douze mois après l’autorisation) ;
- si elle était supérieure à 1 500 euros, elle était exigible en deux fois : 50 % douze mois après l’autorisation et 50 % vingt-quatre mois après.
Or, la loi de finances pour 2021 a reporté la date d’exigibilité de la TA à la date d’achèvement définitif des opérations, après la déclaration d’achèvement des travaux par les contribuables.
Les conséquences pour les collectivités
Aujourd’hui, avec les possibilités de report des travaux « offertes » aux pétitionnaires, le produit de la TA peut n’être dû qu’après un délai de 5 ans et 3 mois, soit presque la durée d’un mandat, et trois années de plus que précédemment !
Des préconisations qui peinent à convaincre
Pour pallier ces dysfonctionnements, un rapport du Sénat du 12 novembre 2025, préconise des ajustements qui peinent à convaincre. Les rapporteurs ne suggèrent malheureusement pas de revenir à l’ancienne date d’exigibilité – quelques mois après la délivrance de l’autorisation d’urbanisme – qui était pourtant simple à mettre en œuvre et offrait des garanties quant à la date d’exigibilité de la TA.
Au vu de l’état actuel de nos finances locales, était-ce bien le moment de tenter d’améliorer les procédures, sachant que l’objectif n’a manifestement pas été atteint ?
Hugues Farnoux le 11 décembre 2025 - n°568 de La Lettre des Finances Locales
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