Les élus espèrent légitimement que l’État va compenser les effets financiers de la crise sanitaire. Mais en sera-t-il capable ? Abonnés
Il est à craindre que l’Etat ne pourra pas satisfaire à toutes les attentes des collectivités locales. Les dépenses seront bien trop nombreuses : soutien aux grandes et petites entreprises, financement du chômage, pertes de recettes fiscales, etc.
Et si les sources de financement étaient ailleurs… Confrontées à ces enjeux, il importe que chaque collectivité prenne l’initiative, dès aujourd’hui, de se pencher sur d’autres solutions.
Un tel exercice doit d’abord, commencer par une évaluation exhaustive et sincère, au sens comptable du terme, des répercussions du Covid-19, sur les finances locales : c’est-à-dire, soustraire les recettes des services (cantines, périscolaire, etc.) qui ne seront jamais encaissées ainsi que les dépenses (alimentaires, annulation des spectacles et manifestations événementielles…). Une fois cette première opération réalisée, il conviendra de procéder à un diagnostic de la collectivité afin de mesurer « l’état de santé » des finances et la capacité de la commune à absorber le « déficit » constaté. Parallèlement il importera de procéder à un nouvel examen des projets d’investissements, projet par projet, afin de redéfinir leur priorité. De même, des études fondées sur le « lean managment » (identifier toute forme de gaspillage) pourront être mises en œuvre dans tous les services d’une même collectivité, pour analyser le bienfondé de chacune de leurs dépenses.
Mais, plus que tout autre moyen pour réaliser des économies, cette crise pourrait être l’occasion d’instaurer une réelle « mutualisation des services » dans le cadre de l’intercommunalité. En effet, les successives réformes de l’intercommunalité n’ont eu de cesse de prôner la « mutualisation des services » afin d’alléger le coût des services publics. Mais, force est de constater que c’est un échec ! Trop souvent, la mutualisation s’est transformée en empilement confus et coûteux des services et des prérogatives.
Alors, à défaut de percevoir des aides conséquentes de l’Etat, les collectivités peuvent aujourd’hui saisir l’occasion de mettre en œuvre, dans le cadre de intercommunalité, une réelle « mutualisation des services », pragmatique, efficiente et source d’économies, ce que chacun - élus, fonctionnaires et administrés - espère depuis des années.
Paul Durand le 14 mai 2020 - n°447 de La Lettre des Finances Locales
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